Comment avez-vous connu la Coopérative ?
Très impliqué dans le réseau militant écologiste, j’ai entendu parlé d’un projet porté par la Coopérative dans ma ville. Etant toujours prêt à m’investir dans des projets pour faire évoluer notre Société, ça m’a tout de suite intéressé :
– parce que je suis attaché à l’action ancrée localement ; depuis mon installation il y a 29 ans, j’ai toujours cherché à mener de front vie de famille, vie professionnelle, et engagement citoyen en faveur de l’écologie ; soutenir un magasin du réseau Biocoop, c’est agir ici pour la planète ;
– parce que depuis mes premiers engagements dans les années 80, je me suis rendu compte que les paroles et programmes des partis politiques, même écologistes, ne produisent pas d’effets profonds, car l’économie a pris le pas sur la vraie démocratie. La Coopérative offre une dimension de “prise avec la réalité” qui convient à ma façon de voir les choses ;
– parce que la Coopérative Biovivéo est cohérente à plusieurs niveaux :
> en tant que structure commerciale, elle fait vivre le monde de la bio et ses producteurs ;
> membre du réseau Biocoop, elle s’insère dans un projet que je trouve exemplaire, même si il faut rester vigilant aux risques de dérives, le succès commercial faisant trop souvent tourner les têtes des plus fragiles ;
> en tant que Coopérative, appartenant à ses salariés et clients sociétaires, elle offre un autre modèle économique que celui de la SARL ou de l’EURL ; en particulier, la qualité du processus humain m’y semble exemplaire
Pourquoi êtes-vous devenu Sociétaire ?
Parce qu’il m’a semblé que c’était un bon moyen de contribuer à un bel exemple de l’économie positive que nous souhaitons tous. J’ai pris le minimum de parts parce que je n’ai pas de gros moyens.
Comment participez-vous à la vie de la Coopérative ?
Dès que je peux, je parle à mes collègues de travail, de l’AMAP, et du milieu associatif de ma ville de ce projet et de son exemplarité. Régulièrement, je fais le “livreur” entre la chargée de communication en télétravail, et le magasin de Montgeron où je fais mes courses. Quand je peux, je participe à de petites actions type bricolage ou inventaire. Quand je fais mes courses, j’essaye de ranger les rayons dans lesquels je passe. Je vais aussi aux AG et réunions importantes, et essaye de me tenir informé sur la filière bio.
Quels sont vos rêves d’avenir pour la Coopérative ?
J’espère que le magasin de Montgeron va continuer de se déployer grâce à son futur parking (même si je tiens à préciser que moi-même je roule à vélo le plus possible et emploie les transports en commun). Ce parking est un “mal nécessaire” face à la concurrence d’autres magasins bio dont les fonds et les objectifs sont bien moins éthiques. En effet, la plupart sont l’émanation de la Grande Distribution, ils tentent de profiter de la “niche” commerciale créée de longue date par les acteurs de la bio. Il est donc vital (même si cette règle du “jeu” est imbécile) de se battre commercialement contre ces acteurs opportunistes.
Je suis aussi conscient des risques liés au succès du réseau Biocoop. Comment ne pas être grisé ? Ce succès est le résultat de décennies de travail constant, sans changer de cap : développer la bio, des producteurs aux consommateurs, et le faire savoir ! Ce travail porte maintenant ses fruits et j’en suis heureux !
Nous sommes à “l’heure de la récolte”. Le succès est grandissant. Du coup il est observé à la loupe par les acteurs de la Grande Distribution. Je dois dire (mais il faut raison garder, c’est là le plus difficile pour moi qui attend ça depuis longtemps) que j’éprouve une certaine pitié à l’égard de ces acteurs qui se demandent comment le réseau Biocoop a de telles progressions.
Comment pourraient-ils comprendre ? Comment pourraient-ils imaginer, eux les champions de la com’ creuse et de l’exploitation de tous les acteurs de leurs filières, que des clients choisissent Biocoop et Biovivéo parce qu’il y a du bio dans les rayons mais aussi parce que les producteurs y sont mieux respectés ? La nature profonde, le génome des process “courts-termistes” qui sont les leurs, rendent leur logique inconciliable avec la nôtre. Ils ne pourront pas nous imiter, sauf à mentir, car ils renonceraient alors à rémunérer leurs actionnaires. Le peuvent-ils ?
Peut-être suis-je trop optimiste ou trop ambitieux pour cette bio que j’aime. Car je vois le réseau Biocoop comme un cheval de Troie : le modèle qui, petit à petit, s’impose dans ce monde de bizness et montre qu’il est possible de travailler à une économie vertueuse. Maintenant que la démonstration est faite, il faut continuer à la faire connaître pour la développer, et le faire d’urgence ! Notre Planète se dégrade bien trop vite !