Interview de Stéphane Aounit, maraîcher partenaire, sur l’impact du déréglement climatique sur son activité en 2021
Ca a été une année vraiment particulière dans le sens où on a eu énormément de pluies, quasiment 5 mois sans interruption. Le début du printemps avait été très ensoleillé et les floraisons étaient plutôt en avance, mais en avril on a enchaîné avec de grosses gelées qui ont impacté les fleurs des arbres fruitiers (aucune poire, ni prune pour moi), et aussi repoussé les plantations maraîchères.
Puis la cerise sur le gâteau a été la pluie qui a duré jusqu’à début août : pour nous sur le terrain, on avait toujours les chaussures et chaussettes trempées ; mais surtout ça a retardé la sortie des légumes fruits (tomates, aubergines, courges…) faute d’ensoleillement, puis apporté des maladies (surtout mildiou pour les tomates, et moisissure pour les fraises : j’ai dû en jeter environ 9 barquettes sur 10 ). Pour l’instant je n’avais que des saisonniers, et leur rentabilité a été énormément réduite : j’ai quand même perdu 20 000 € de tomates par exemple !
Mais j’ai eu la chance qu’avec les choix de culture que j’avais faits cette année, j’ai pu m’en sortir : heureusement que je n’avais pas « tous mes œufs dans le même panier » ! Etant un petit maraîcher avec seulement 1,5Ha, je suis assez fragile. Je serai plus solide à partir de 2022, car après des années de recherche à cause de la pression sur le foncier agricole en région parisienne, j’ai enfin trouvé 4Ha de terres supplémentaires, qui me permettront de diversifier encore plus, et d’embaucher à l’année les saisonniers avec lesquels je travaillais jusque là.