A l’heure où nous bouclons cette lettre, le « déconfinement » commence à se généraliser, avec son lot d’incertitudes et de réaménagements pour nous tous… Petit à petit nous nous retrouvons, et commençons à reprendre le chemin du « monde d’après ».
Même si l’épisode du pic sanitaire du Coronavirus n’a pas été simple à gérer pour nos équipes, il n’a finalement rien changé à nos fondamentaux : après, comme avant et pendant, nous continuons de vous fournir des produits 100% bio… mais aussi un maximum de produits « bio + » (Demeter, Nature et Progrès, Cahier des Charges Biocoop, Biocohérence …) ET un maximum de produits vrac ET un maximum de produits locaux (régionaux ou français pour une écrasante majorité, voire européens) ET un maximum de produits du Commerce Equitable ET uniquement des produits de saison !
Dans notre entreprise coopérative et citoyenne qui travaille principalement avec des fournisseurs coopératifs ou artisanaux, on ne choisit pas de vous vendre du local OU du vrac OU des produits de saison !
Sensibles à ce que dessinera le « monde d’après » pour notre société en général, nous nous posons bien des questions…
Est-ce que le « monde d’après » sera bien différent du « monde d’avant » (qui est le résultat, entre autres, de la politique des enseignes de la grande distribution qui favorisent l’agriculture industrielle, la transformation industrielle des produits (industrie agroalimentaire), la mondialisation avec son cortège de délocalisations, de pollutions, …) ?
Est-ce que le « monde d’après » sera fondamentalement différent ? ou bien il sera le monde d’avant « à la sauce marketing du monde d’après » ?
Est-ce que ce sont les valeurs de l’Economie Sociale et Solidaire qui feront battre le cœur du « monde d’après » ? ou bien ce sera toujours la volonté de faire toujours plus de profit ?
Autrement dit, est-ce que dans le monde d’après, le bio, le local seront au service de l’argent ?
Est-ce que, dans « le monde d’après », les enseignes de la grande distribution vont se transformer en coopératives au service du développement de l’agriculture biologique, des énergies renouvelables, des liens sociaux, … ? Est-ce qu’elles donneront le droit de vote à leurs clients quel que soit le nombre d’actions qu’ils détiennent ?
Ou bien continueront-elles à vouloir gagner toujours plus d’argent grâce à une recette marketing des « sérials killers/winners actuels » (qui savent très bien intégrer les mots et les codes vendeurs) avec comme ingrédients un peu de produits bio, une part de vrac, un soupçon de produits locaux, déliée dans une sauce équitable ?
Est-ce que dans le monde d’après, l’argent qu’ils tireront de cette exquise recette continuera à alimenter les paradis fiscaux et contribuera à blanchir l’argent sale des ventes d’armes, de la prostitution et autres activités des mafias diverses et variées ?
Si nous ne changeons pas le paradigme, le fondamental, le logiciel de notre monde, le monde d’après sera le même que le monde d’avant.
En tous cas, à Biovivéo et dans tout le réseau Biocoop, nous restons fermement déterminés à construire un monde d’après respectueux du vivant, que ce soient les humains ou l’environnement…
Et le lancement des nouvelles gammes Biocoop, prévu depuis des mois, arrive à point nommé pour incarner plus de cohérence que jamais, plus de raisons que jamais de venir dans nos magasins à la maison… ou en vacances (le réseau Biocoop compte désormais plus de 600 magasins dans toute la France !
Prenez-soin de vous !
Bruno Dufételle
Directeur de la Coopérative